10, 20, 30.

Il y a quelques années Guy Kawasaki donnait une conférence à Paris pour présenter son livre « Enchantment ».  Cela tombait bien j’étais sur Paris ce jour-là et j’apprécie le personnage. Si son nom ne vous dit rien, ne passez surtout pas votre chemin mais rendez plutôt visite à sa page wikipedia ou son blog, vous en saurez plus sur son passage chez Apple, la création de 4D et du fond d'investissement Garage.com .

Je ne voue pas un culte à Guy Kawasaki mais j’apprécie grandement son charisme. Ses livres, majoritairement dédiés à l’entreprenariat,  sont très agréables à lire et pleins de bon sens. Ne rêvez pas ils ne feront pas de vous un homme riche et célèbre, mais ils vous rappelleront de bons principes dont un particulièrement récurrent: faites un bon produit, qui peut améliorer la vie de l’utilisateur, cela changera surement la votre.

Lors de cette conférence Guy a rappelé son principe « 10, 20, 30 », si vous ne le connaissez pas voici une rapide petite séance de rattrapage. 

Une bonne présentation « powerpoint »  ou  « keynote » doit respecter ce principe :

- 10 diapositives
- 20 minutes pour les présenter 
- 30 pour la taille de police au minimum

On devrait tous pouvoir synthétiser un projet en une dizaine de diapositives, comme le le disait le confondateur de Doodoo : "si vous n’y arrivez pas c’est certainement que l’idée est trop complexe pour être comprise pas vos futurs clients et investisseurs."

Consacrez une moyenne de 2 minutes pour décrire chaque diapositive. Sérieusement, qui est prêt à écouter à pleine attention plus de 20 minutes de discours ?  C’est humainement impossible, passé 20 minutes il est difficile de rester attentif et ne pas penser au moyen de rejoindre au plus vite la machine à café la plus proche ! 

Bien sûr ces 20 minutes ne doivent pas être interrompues sans cesse par votre auditoire de questions dont les réponses lancent elles-mêmes de longs débats.

De plus 20 minutes c’est certainement le temps qu’il vous reste en batterie sur votre ordinateur portable lors de ce déjeuner avec ces investisseurs potentiels, autant terminer avant sa soudaine mise en veille prolongée. Cependant si vos interlocuteurs et votre ordinateur sont encore éveillés au-delà de 20 minutes, profitez-en pour éventuellement rentrer dans des détails plus techniques ou financiés, mais surtout pas durant les 20 premières minutes.

Lorsque vous réalisez votre présentation, vous êtes certainement le nez collé à votre écran mais cela ne sera pas certainement pas le cas de votre auditoire. Ce vieux banquier suisse au fond de la salle appréciera grandement ce choix de police taille 30.

Ecrire en police 30 c'est de plus s'imposer de communiquer avec des idées brèves et efficaces.

Oui je sais cela n’est pas si facile à appliquer, on a tant de choses à dire… Je viens moi même ce matin de compresser une présentation d'un projet de 31 à 12 diapositives et bien vous savez quoi ? Elle peut enfin être expédiée par mail  et mes interlocuteurs ne connaissant rien au monde des serveurs ne seront pas gênés de la disparition des 2 diapositives détaillant le choix de l’architecture technique par exemple.

Emmanuel.

p.s. :  les ouvrages de Guy Kawasaki sont disponibles en français chez l’excellent éditeur Diateino et bien sûr disponibles sur Amazon et votre libraire du quartier !

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